Rien ne serre...
Le spectacle
Nous, Ingrid Marcq et Maryse Hache, les deux comédiennes,
nous sommes rencontrées dans un travail sur le clown sous la houlette
de Vincent Rouche et Anne Cornu.
Le clown que nous fréquentons, c'est celui que chacun
de nous, à des degrés divers, porte en soi.
C'est un être sensible qui accueille à chaque instant ce
qui le surprend et, sur le mode de l'aveu, offre les signes de ses émotions.
Toujours aux aguets, dans l'étonnement et la curiosité,
il s'amuse de tout, en particulier du langage, avec lequel il aime jouer.
Il se plaît à dire oui à ce qui advient, pour rebondir.
Ainsi, les faiblesses, les empêchements, les éléments
de négativité, loin de l'anéantir, lui rendent de
la vie. Dans cet état d'acquiescement, il fait apparaître
le dérisoire de l'humain, se rit d'abord de lui-même et donc
ne travaille jamais sur l'effet. Il est là où il ne s'attend
pas, là où le public ne l'attend pas, non plus.
Nous avons proposé à Lou et Alice les Fables
de La Fontaine comme terrain de rencontre.
Les clowns qu'elles sont ont dit oui, toujours curieuses de vivre une
nouvelle aventure, et les voilà parties
deux femmes, en voyage.
Elles emportent d'étonnants bagages : Bobby Lapointe, Michel Butor,
Offenbach, le dictionnaire historique de la langue française, et
leur féminité, - dont vous rencontrerez peut-être
quelques traces - pour partir à l'assaut de leur nature respective
et du langage.
Dans la fraîcheur de l'instant vécu, elles les traquent et
y découvrent du sauvage et du civilisé, de la violence et
de la fragilité, de la contemporanéité et de l'intempestif,
de la cruauté et de l'innocence, de la colère et de la gaieté.
Et avec le public, elles s'en étonnent, s'en inquiètent,
en sourient, selon les moments.
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